Nous nous sommes entretenus avec Reto Tscharner, responsable du site de construction de voies ferrées de Zurich, sur son parcours, les défis de son métier et l'avenir de la construction de voies ferrées.
Qui es-tu et que fais-tu?
Je suis Reto Tscharner, le responsable de la construction de voies ferrées chez WALO à Zurich.
Qu'est-ce que cela signifie? Quelles sont tes tâches?
Bonne question (rires). En tant que responsable de site, je m'occupe du département de construction de voies ferrées à Zurich. Mes tâches comprennent la prospection, la gestion du personnel, la direction de projet, la facturation, le traitement des cas de garantie et l'élaboration des contrats avec les collaborateurs et les sous-traitants. En bref, je fais presque tout.
Comment es-tu arrivé à la construction de voies ferrées au départ?
C'était plutôt par hasard. Pendant mes études d'ingénieur civil à l'EPF, nous avions cinq spécialisations différentes. Au début, la spécialisation en transport ne m'intéressait pas. A la fin de mon stage de conducteur de travaux auxiliaires chez WALO dans l'assainissement du béton et la construction de tunnels, on m'a proposé un poste de conducteur de travaux dans la construction de tunnels, que j'ai trouvé passionnant. Je n'ai toutefois pas pu commencer tout de suite, car je voulais encore terminer mon travail de diplôme. Pendant ce temps, WALO a remporté un contrat dans la construction de tunnels, pour lequel l'AVOR a dû commencer immédiatement et mon poste a donc dû être pourvu par un collègue immédiatement disponible.Mon dossier a été transmis en interne par le responsable et on m'a proposé un poste de chef de chantier dans le domaine de la technique ferroviaire, que j'ai également trouvé très passionnant. C'est ainsi que je suis arrivé chez WALO.
Pourquoi es-tu resté?
La diversité est extrêmement passionnante. Ce n'est jamais deux fois la même chose. La construction de voies est très variée, il ne s'agit pas seulement de rails, de traverses et de ballast, mais aussi de logistique et de sécurité. En outre, on effectue des travaux de génie civil et de conduite d'ouvrage depuis la voie - tout simplement dans des conditions difficiles. Dès que l'on est sur la voie, il faut savoir exactement ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas.
Comment es-tu devenu directeur de site?
Mon prédécesseur, qui avait passé 40 ans chez WALO, m'a demandé si je voulais lui succéder. Même si j'aurais aimé continuer à travailler plus longtemps comme chef de chantier, je ne pouvais pas refuser cette chance unique. Au début, j'avais l'impression d'être sur un grand bateau, où l'on peut prendre la barre, mais où rien ne se passe si l'on fait de petits mouvements de barre. Avec le temps, j'ai appris où se trouvaient les leviers et que l'on pouvait effectivement faire bouger les choses. Les changements du marché nous ont ouvert de nouvelles opportunités que nous avons saisies pour nous développer.
Tu n'as donc pas de tâches « classiques » de chef de chantier et tu n'es plus sur les chantiers?
Pour être honnête, je ne suis malheureusement presque plus sur les chantiers qu'en tant que touriste. J'aimerais passer plus de temps à l'extérieur avec les gens. Mes collaborateurs travaillent souvent en équipe de nuit - mais le travail de bureau a lieu le jour. Il est donc difficile de dégager du temps pour les visites de chantier. Parfois, avant ou après les réunions de projet sur le chantier, je peux m'arranger pour visiter le projet et mes collaborateurs avant de retourner au bureau.
Combien de temps t'a-t-il fallu pour devenir responsable de site?
J'ai fait mon stage en été 2003 et j'ai commencé à travailler comme chef de chantier en février 2004. En 2013, j'ai ensuite pris la direction du centre de profit. Cela fait donc dix ans. Et maintenant, cela fait déjà onze ans.
Que dirais-tu à quelqu'un qui pense que la construction de voies ferrées est toujours la même chose?
Ce n'est pas vrai. Chaque projet, chaque chantier est un prototype et est donc unique, avec des conditions marginales et des défis différents. Il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre et à maîtriser.
Qu'est-ce que tu apprécies particulièrement dans ton métier?
La diversité et l'étendue des tâches. Ce n'est pas seulement un travail de bureau, mais il comporte aussi des aspects techniques et sociaux. Nous travaillons avec beaucoup de personnes et de cultures différentes. Les projets sont variés et parfois répartis dans toute la Suisse. Le défi de résoudre des problèmes avec ses propres idées ou ensemble en équipe rend le travail particulièrement passionnant.
Tu as une forte proportion de femmes dans ton équipe. Est-ce un choix délibéré?
Non, cela s'est fait comme ça. En principe, tout le monde a suivi la même formation. Mais je trouve qu'une équipe mixte est plus performante. Pour moi, ce n'est pas une question d'homme ou de femme.
Quels sont, selon toi, les développements et les défis futurs dans la construction de voies ferrées?
En principe, la construction de voies ferrées dessert les transports publics, qui constituent un moyen de transport respectueux du climat. Les transports publics prennent de plus en plus d'importance, notamment en ce qui concerne les moyens de transport respectueux de l'environnement. De nombreux projets passionnants nous attendent, et je pense que nous saurons saisir les opportunités et faire bouger les choses au cours des dix prochaines années.
Quel est ton souhait pour l'avenir de la construction de voies ferrées et pour ton équipe?
Que nous parvenions à continuer à travailler en toute sécurité avec tous les défis qui nous attendent et à rentrer chez nous en bonne santé après chaque poste. Et que la construction de voies ferrées reste un pilier important chez WALO pour les cent prochaines années.
Pourquoi es-tu chez WALO?
La philosophie de l'entreprise me convient. En tant qu'entreprise familiale, WALO pense à long terme et pas seulement au profit à court terme. On se sent comme faisant partie d'une famille et pas seulement comme un numéro. C'est ce que j'essaie de transmettre à mes collaborateurs.
Décris WALO en trois mots
Entreprise familiale, innovante, stable.
Peux-tu donner un exemple d'innovation chez WALO?
Nous avons été les premiers à faire un nettoyage mécanique humide du ballast. Nous avons également développé des solutions innovantes dans le domaine de la logistique de la voie, comme par exemple le chariot électrique que nous avons utilisé pour amener le BHU installé pour la première fois en Suisse sur la voie jusqu'au lieu de pose. Nous sommes constamment en train d'améliorer des choses, petites ou grandes, avec les moyens dont nous disposons.
